L’amour en trois questions – Jennifer E. Smith

Résumé

Lorsque la petite amie d’Hugo rompt avec lui la veille des vacances, le garçon se retrouve seul avec deux billets de train et son rêve de grand voyage à travers les Etats-Unis. Il passe alors une annonce et tombe sur Mae, apprentie cinéaste en quête d’aventure. Commence alors un road-trip de New York à San Francisco en passant par Chicago et Denver. Un tête à tête où Mae filme un documentaire sur l’amour à travers les interviews des passagers du train… tandis qu’Hugo tombe sous le charme.

Mon avis

Dans sa petite ville en Angleterre, Hugo est une célébrité. En effet, ce n’est pas tous les jours que des sextuplés viennent au monde.

Juste avant sa rentrée universitaire, il avait prévu de faire un tour des USA en train avec Margareth, sa petite amie. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu. En effet, certaine que leur amour ne tiendra pas la distance Los Angeles – Angleterre, Margareth décide de rompre avant le départ. Cependant, elle trouve que cela ferait du bien à Hugo de voyager et de prendre un petit break et lui fait don des billets. Petit hic, les billets et réservations d’hôtels sont nominatifs. S’il veut voyager, il faudra qu’il le fasse avec l’homonyme de son ex-petite amie.

Hugo et ses frères et sœurs passent donc une petite annonce afin de trouver une deuxième Margareth.

A New-York, Mae vit avec ses deux pères et sa grand-mère. Cette dernière est une véritable amoureuse des trains et encourage sa petite fille à sortir un peu des sentiers battus et à prendre son indépendance. La petite annonce que déniche sa meilleure amie pourrait bien être la réponse à ses prières.

C’est ici que l’aventure commence et elle est vraiment dépaysante. Durant son voyage, Mae décide de filmer un reportage qui elle l’espère lui ouvrira les portes de son école de cinéma.

Au fil des pages et des villes, on va voir Mae se lancer à fond dans son projet et Hugo se libérer peu à peu de la pression sociale qu’il subit depuis sa tendre enfance.

Les deux personnages vont non seulement parcourir les Etats-Unis mais également faire leur chemin intérieur sur la voie de l’indépendance, de l’affirmation de soi, sur l’écoute de leurs envies, sur l’amitié, l’amour, la fratrie, la famille…

C’est très joliment écrit, ça se lit tout seul et c’est très mignon. J’ai sorti mon mouchoir sur la fin. Alors oui, ne nous mentons pas c’est de la littérature jeunesse donc certaines choses sont très prévisibles mais selon moi, cela n’enlève rien au charme du livre.

J’aurai bien voulu faire partie du voyage et finir sur le reportage de Mae. Qui sait ce que j’aurais pu répondre à ses questions !

L’aliéniste – Caleb Carr

New York, 1896…Un meurtrier sème les cadavres d’adolescents atrocement mutilés sans provoquer la moindre réaction des pouvoirs poublics…Révolté par tant d’indifférence, Theodore Roosevelt, alors préfet, fait appel à John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, et Lazlo Kreizler, spécialiste des maladies mentales, pour élucider ces crimes atroces.  En les étudiant, ils pensent pouvoir brosser le portrait psychologique de l’assassin et l’identifier.

 

Mon avis:

Alors, je suis arrivée au livre après avoir vu la série sur Netflix.  Généralement, les gens lisent le livre d’abord et regardent l’adaptation ensuite mais j’ai été heureuse de le faire dans cet ordre-là.

C’est toujours difficile de parler d’une enquête sans révéler des infos qui viendraient te ruiner ta lecture (ou ton visionnage) je vais donc essayer d’être concise.

J’ai adoré me promener dans les rues de New York, de passer des beaux quartiers à ceux beaucoup moins bien fréquentés.  Cela faisait un peu « Gangs of New York », à l’époque où certains quartiers de la ville étaient aux mains de malfrats qui y faisaient la pluie et le beau temps.

Ici, grâce aux personnages qui vont mener l’enquête, on a une vue d’ensemble sur ces deux mondes.

John Moore est journaliste et un proche ami du Docteur Kreisler et du dirigeant des forces de l’ordre Théodore Roosevelt himself (enfin à ce moment-là, il ne connait pas encore son glorieux futur).

John Moore revient de Washington après une peine de cœur.  Compte tenu de la position sociale de sa famille, il connait tout le gratin de la ville tant à Washington qu’à New York.

Théodore Rooselvelt essaie de réformer la police qui est plus souvent à la solde des malfrats qu’au service du peuple.

Lazlo Kreisler, l’aliéniste, travaille sur les maladies mentales et sur l’influence de l’enfance sur le développement des individus.  Selon lui, pour entrer dans la tête d’un criminel, il faut connaitre son histoire et analyser les faits qui l’ont amené à être la personne qu’il est.  Selon ses recherches, personne ne naît mauvais, on le devient au contact de la société (oui, ça a un petit côté cours de philo et retour sur les bancs de l’école).

Donc, Roosevelt se voyant confronté à un tueur en série décide de faire appel à ses deux amis d’enfance.  Il finit par leur avouer que pour résoudre ces crimes, il a plus confiance en eux qu’en ses hommes.

Pour que l’enquête puisse avancer en toute discrétion, il faut quelqu’un qui fasse transiter  les informations entre les deux équipes.  C’est ici que Sarah entre en scène.  Elle est la première femme à travailler pour la police de New York.  Pour l’aspect scientifique de l’affaire, Théodore met à leur service les frères Isaacsons.

Du coup, pendant tout le livre, on analyse les crimes du tueur, on s’interroge sur ses motifs, sa raison d’agir de telle ou telle manière et on crée un profil de la personne à rechercher en se basant sur des éléments scientifiques.  Et bam, on assiste à la naissance du profilage.

Je ne rentre volontairement pas dans plus de détails pour ne pas te ruiner le suspens.

L’intrigue est rondement menée, les personnages sont attachants chacun à leur manière.  On a vraiment l’impression de se promener dans New York en calèche, de sentir les odeurs du purin, de devoir courir en traversant pour éviter de se faire écraser par un cheval.

On « sent » les rues, on voit le mode de vie des immigrés de l’époque, on sent l’opulence des nantis, des « Rois de New York ».  On comprend que tout est politique, que tout est borderline et surtout on assiste au progrès de la science psychologique, à la naissance du profilage et à l’émergence de nouvelles techniques d’investigation.

Tu l’auras compris j’ai été conquise.

Mon seul bémol, si il en faut un, n’a rien à voir avec l’histoire mais avec l’objet livre lui-même.  Le texte est hyper serré, ce n’est pas du tout aérien et j’avoue avoir regretté de ne pas l’avoir acheté en format Kindle pour palier à cette impression de condensé.

Si tu veux mon avis, fonce faire la connaissance de ces personnages et profites en pour découvrir New York autrement.

Bisous,

Isa